WHAT TO DO
La relation entre le Québec et le reste du Canada a beaucoup évolué depuis 1968. La situation s’est-elle améliorée? Elle a plutôt évolué. Dans le fameux poème « Speak White », Michelle Lalonde explore la relation de pouvoir entre les anglophones et les francophones. Après avoir vécu quatre années en Ontario et avoir compris l’attitude des Canadiens envers les Québécois, j’essaye dans ce texte d’expliquer la relation complexe et contemporaine entre nos deux nations.
La fausse victimisation
Une chose sur laquelle je peux m’avancer sans peur est l’absence
d’un sentiment d’infériorité chez les Québécois, je dirais même que les
Québécois ont une réputation d’arrogance dans le reste du Canada. Au point où
on se vanterait d’avoir les plus hauts chiffres de Covid. Cette attitude donne l’impression
aux Canadiens que notre oppression passée et présente n’est pas cause pour se plaindre.
L’ignorance
historique
Après avoir eu des discussions avec des Canadiens ayant eu une éducation dans plusieurs provinces anglophones. Ça devient évident d’où vient leur incompréhension et même leur mépris du projet d’indépendance du Québec. Simplement, l’histoire des relations entre les anglais et les francophones est ignorée. Similaire aux atrocités commises contre les Autochtones, le système d’éducation canadien préfère cacher les erreurs du passé. Évidemment on sait tous que l’ignorance est une solution de qualité pour apaiser des relations tendues. Au mieux les élèves auront une description vague des faits, sans bien sûr expliquer les conséquences à long terme.
Après avoir interviewé plusieurs jeunes adultes canadiens, je n’étais pas surpris d’apprendre leur ignorance complète de ces sujets :
Le rapport de Durham
La déportation des Acadiens
La révolte des patriotes
L’opération neat pitch
La commission keable
Le scandale des commandites
La crise d’octobre
Le serment du test
La déclaration d’indépendance du Bas-Canada
Projet Mk-Ultra
Par contre, l’histoire des méchants du FLQ est bien connus à
travers la jeunesse canadienne. Discréditer un mouvement en montrant un de leurs
rares moments de violence est une bonne stratégie pour influencer l’opinion
publique. On le voit bien aux États-Unis en ce moment.
La réaction d’un Anglais lorsque je lui annonce mon désir de faire l’indépendance du Québec: Oh, that still exists?
Ayant été à Ottawa pendant les dernières élections fédérales, l’incompréhension par rapport au Bloc me surprend encore. Les Canadiens ne comprennent pas pourquoi ce parti existe.
L’assimilation et l’impérialisme
héréditaire
L’impérialisme semble être un trait génétique fort chez tous
les Canadiens. Un peu comme les hommes avec le corps des femmes, les Canadiens
ont un désir de contrôle sur le Québec. Pour qu’elle raison? Je ne sais pas,
mais les polémiques autour de la loi 21 nous font comprendre que l’impérialisme
canadien est encore bien présent. Peu importe votre position sur la loi, vouloir
empêcher une autre nation d’adopter une loi (approuvée à 70%) n’est pas un
comportement démocratique ni libérale.
Le mépris contemporain
Aujourd’hui le Canadien moyen voit le Québécois comme un peuple qui profite du système et que chaque occasion est bonne pour se plaindre. Cette perspective est logique pour un Canadien puisqu’il ne comprend pas la situation québécoise, et ce n’est pas par sa faute.
Sans la connaissance historique, on peut facilement voir le
Québec comme étant un enfant gâté qui ne pense qu’à lui. La réaction des autres
provinces par rapport aux accords du lac Meech étant un bon exemple.
Le problème québécois
Le Québec n’aide pas nécessairement sa cause. J’ai souvent vu la haine des anglophones être très accepté dans certains milieux au Québec. Encore aujourd’hui, j’ai de la difficulté à respecter des ¨Québécois¨ qui ne parle pas un mot de français. Ouvertement harceler des anglophones à Montréal ne fait pas tourner les têtes. Cette attitude n’est définitivement pas positive à notre cause. Il s’agit d’éduquer les gens sur l’importance du Français dans notre culture et de montrer notre appréciation lors de leurs efforts d’apprentissage.
Au-delà de notre relation avec les Anglais, se concentrer
sur le reste de la francophonie hors du Québec est primordial. Trop souvent les
Québécois vont avoir une attitude condescendante avec le reste des franco-canadiens.
On les traite souvent comme les Français nous traitent, avec un bon fond, mais
tout de même avec dédains. Denise au pays
des francos illustrant parfaitement ce phénomène.
La solution
L’indépendance bien sûr!
Avant que ce projet se réalise, il faut ouvrir le dialogue
avec le Canada pour leur faire comprendre notre réalité culturelle et
historique. Il faut aussi bâtir des liens forts avec le reste de la communauté
francophone au Canada. Malheureusement, le système canadien s’oppose
farouchement à ça. Il faudra donc faire un effort au niveau individuel.
Avant qu’on arrive à éduquer les Canadiens sur la bataille de la francophonie et du Québec, nous serons toujours perçus comme le mouton noir du Canada.
J’ai beaucoup d’amour pour les Canadiens. Le but de ce texte n’est pas la haine, mais de conscientiser les gens sur la relation contemporaine que nous avons avec le Canada.
Si vous voulez en apprendre plus sur le contexte historique: https://www.7jourssurterre.com/